vendredi 18 septembre 2009

Photographiez, il en restera toujours quelque chose


Il a surgi hier en fin de matinée en haut de toutes les pages de la Wikipédia francophone. Personne n'a pu le louper. « Il » c'est un bandeau spécialement apposé à l'occasion des Journées européennes du patrimoine : « Vous trouvez que Wikipédia manque de photos ? Vous pouvez nous aider ce week-end ! »

Message efficace et accrocheur : une façon de rappeler à nos nombreux lecteurs que Wikipédia, c'est eux, nous, tout le monde, qui le fait. Une façon intelligente de dire aussi : « arrêtez de râler sur le contenu de l'encyclopédie, venez participer. »
En effet, à l'heure où le numérique est entré dans tous les foyers, la photographie est devenu un hobby largement répandu. Or, malgré les efforts de certains contributeurs qui ont la manie de photographier l'insignifiant pour illustrer les articles, il faut bien avouer que bien des articles manquent d'illustrations. Au-delà de l'aspect cosmétique, c'est aussi une façon de montrer efficacement et simplement à quoi ressemble telle commune ou tel monument.
C'est donc une bonne idée d'utiliser le sitenotice pour encourager le développement de la base de données multimedia.

Mettons-nous donc dans la peau d'un lecteur lambda un instant et cliquons donc sur le lien. Nous voila arrivés sur une page qui explique comment faire pour contribuer à cette grande œuvre. En fait, on se rend compte qu'il y a deux options :
  • Soit on dispose d'un compte (ou on est prêt à en créer un) et on peut télécharger téléverser sans problème des photos sur Commons : tout est expliqué. On espère seulement que les utilisateurs peu familiarisés avec ce site penseront à bien remplir les rubriques nécessaires…
  • Soit on ne veut pas se créer de compte et le message explique la marche à suivre. Tout est dit, il suffit de suivre les indications. Les principaux problèmes sont évoqués : nécessité d'indiquer l'auteur, obligation de placer son travail sous licence libre, description du sujet (ça va mieux en le disant), interdiction de prendre en photo une œuvre d'art qui n'est pas libre. Après avoir lu tout ça, il suffit d'envoyer le tout à info-fr@wikimedia.org où les braves volontaires OTRS sauront gérer tout ça avec maestria.
En fait, c'est plus simple de s'ouvrir un compte, non ? Mais si ça peut permettre à des lecteurs de désacraliser le fait de participer, pourquoi pas. D'ailleurs, il y a déjà quelques photos dans la boîte à lettres.

Le problème, c'est que l'info a été reprise par Libé et, là, on ne s'embarrasse pas avec le point essentiel : les photos (et donc leur sujet) doivent être libres. On risque donc de pas mal s'amuser pour gérer tout ça : les volontaires OTRS sont des bénévoles et ont donc autre chose à faire, or nous ne sommes qu'une petite vingtaine (et encore, il y a quelques fantomes). De plus, il va falloir gérer les ajouts faits sur Commons par des contributeurs de bonne volonté mais peu au fait qu'il n'y a pas de liberté de panorama en France. Je crains qu'il y ait un nouvel afflux de Pyramide du Louvre, de Champs Libres ou de Tribunal de Bordeaux ; les balais commonsiens ne vont pas rester au placard dans les semaines à venir, je pense, et, là aussi, on manque un peu de bras (30 admins francophones).

Ceci dit, l'expérience vaut le coup d'être tentée. Surtout si des contributeurs vont arpenter nos vertes campagnes qui ont le plus besoin d'être immortalisées.

mardi 1 septembre 2009

Joie de lire, plaisir d’écrire


Je ne me voyais pas démarrer cette nouvelle année sans y aller de mon petit message. Ah, la douce odeur des cahiers neufs et des stylos qui ne tâchent pas encore les mains ! Plus de trente ans après ma première rentrée¹ des classes à l’école maternelle Sainte-Thérèse, je ressens chaque année la même émotion…

Hélas, dans notre monde informatisé des années 2010, les claviers ne sont pas changés chaque année et on n’a pas la chance² de rencontrer de nouveaux copains de classe à chaque début du mois de septembre. Heureusement, en élèves studieux de la Toile, nous avons le Wikiconcours !

Le Wikiconcours est une invention merveilleuse pour rappeler à leurs devoirs d’encyclopédistes ceux qui, comme moi, se contentent de rajouter quelques babioles dans des articles existants, voire de retirer des inepties, voire de censurer honteusement des futurs stars du football, de la chanson ou du catch…
Oui, en cette période de rentrée, nous voilà invités à reprendre le chemin des bibliothèques pour participer à l’effort d’étoffage de notre chère encyclopédie. La tâche paraît ingrate cette année : il s'agit de participer au « désébauchage » de ces articles idingents qui sont la honte de notre projet. Vaste tâche en fait…

Hier soir, profitant de quelque fraîcheur retrouvée après une chaude journée, nous baguenaudions à travers la catégorie des ébauches d’articles concernant Rennes : pas moins de 57 articles répertoriés, dont certains sur des articles majeurs pour ma bonne ville. C’est cet après midi que j’ai vraiment pris conscience la tâche qui nous attendais, mes camarades et moi. Je me suis attaqué à François-Charles Oberthür, industriel majeur du XIXe.
Première surprise, le texte était un vague ramassis entre l’entrepreneur et son entreprise. Pire, une des sociétés créées après le dépôt de bilan de la société mère a eu le bon goût de s'appeler comme le patriarche. Résultat : deux articles différents dans WP, un avec le tréma et le second, sans !
Deuxième surprise, un de ses rejetons, entomologiste reconnu, bénéficie d’un article sur la Wikipédia anglophone, mais rien en français…
Enfin, la dernière surprise, c’est celle de mes camarades de l’équipe 35 qui ne vont pas me trouver à l’heure aux Champs Libres.

Je file donc à la bibliothèque retrouver la sérénité dans l’odeur des vieux bouquins qui ne manqueront pas de m’apporter des réponses sur les vies et œuvres des membres de la famille Oberthur (ou Oberthür, je ne sais plus).

1 : Pourquoi d’ailleurs parler de rentrée alors que c’était la première fois que j’entrais à l’école ?
2 : Ou pas, comme sur WP, d’ailleurs…